Discours de Mme la Ministre de la Culture et de la Francophonie Françoise Remarck
JEUDI 16 MAI 2024
- Excellence, Madame la Première Dame, Madame Dominique Ouattara,
- Excellence, Monsieur le Grand Chancelier de l’Ordre National, Monsieur Ally Coulibaly,
- Mesdames, messieurs les Ministres d’État,
- Messieurs les membres du corps diplomatique,
- Madame la Vice-présidente de Jeune Afrique Media Groupe, ma chère Danielle,
- Mes chers Zyad, Amir et Marwane, qui sont en pensées avec nous depuis Kigali où se déroule le CEO FORUM
- Distingués invités et amis de la famille Ben Yamed,
- Chers tous
- Chers jeunes,
Il n’est pas très aisé de prendre la parole en cette circonstance qui nous touche et nous émeut tous, en ce lieu en présence de M Fakhoury, son concepteur.
Mais je vais m’acquitter de mon devoir, pour notre hommage à un homme d’exception, un visionnaire et un pilier de la pensée africaine moderne : Béchir Ben Yahmed, BBY, Fondateur et patron de Jeune Afrique.
J’ai encore en mémoire, la UNE de l’hebdomadaire du 14 au 20 novembre 1990 : « Le Premier Ministre en Côte d’Ivoire : Pourquoi Houphouët a choisi Ouattara ».
Notre pays était à la croisée des chemins et le Président de la République d’alors, visionnaire hors pair et père de la Nation, notre regretté Félix Houphouët-Boigny nous donnait un Homme d’État, Alassane Ouattara.
L’amitié entre les Familles Ouattara et Ben Yahmed, Ben Yahmed et Ouattara, est une amitié de 40 ans. Une fraternité exemplaire, légendaire entre deux couples autour de la générosité, du partage, du don de soi, de moments forts et humains. Cette fraternité a traversé les ans et s’est solidifiée au gré de toutes les situations. On aurait pû parler de couples de jumeaux.
Ce 3 mai 2021 a bouleversé les deux familles. Mais Il y a des liens qui sont tellement forts, comme ceux que vous avez tissé et qui survivent, se renforcent même parfois en ces situations de douleur innommable. Soyez fortifiés.
Ma chère Danielle,
Je voudrais vous remercier pour avoir choisi la Côte d’Ivoire pour l’organisation de cette cérémonie en la mémoire de « votre époux, votre compagnon, votre ami », comme vous l’avez écrit dans le livret témoignage. L’émotion qui vous étreint est à la hauteur de ce qui vous a unis et vous unira éternellement.
Je me permets à présent de citer ces mots écrits par votre époux vous concernant dans « J’assume » : « chaque année, à la question que je me pose : est-ce que je la réépouserais ? je réponds : Sans aucun doute ».
Je voudrais également vous traduire, ainsi qu’à tous vos proches ici et à travers le Monde, la compassion de la grande famille de la Culture, monde qui ne laissait pas votre époux indifférent.
Au-delà de son succès professionnel et de son influence médiatique, Béchir Ben Yahmed était également un fervent défenseur de la culture africaine.
Un baobab s’est couché mais son œuvre est éternelle !
Vous avez d’ailleurs écrit, ma chère Danielle en sa mémoire : « Je suis dans le vent qui souffle, dans les éclats du soleil, dans le chant des oiseaux et la pluie qui tombe ».
Excellence Madame la Première Dame,
Distingués invités,
Je voudrais à présent essayer de vous parler avec mes mots de l’Homme Béchir Ben Yahmed que j’ai appris à connaître entre autres à travers ses écrits :
Les différents genres n’avait aucun secret pour lui. Et il les assumait avec sérénité. Qui d’entre nous n’a jamais lu « Ce que je crois » son éditorial dont il avait seul le secret du style? Il en a écrit plus de 3000, différents les uns les autres. C’était aussi la marque Béchir Ben Yahmed !
Au-delà de son succès professionnel et de son influence médiatique, il croyait en la force des idées, en la capacité des peuples à se comprendre et à se respecter dans leurs différences, et en la nécessité d’une presse libre et responsable pour construire un avenir meilleur pour tous.
Parfois volontairement provocateur, il assumait ses écrits et ses dires.
Sa plume , son esprit critique ont inspiré des générations entières de journalistes, d’écrivains et de penseurs. Son engagement en faveur de la démocratie, de la justice sociale et de la promotion des talents africains a ouvert des horizons à des hommes et des femmes de médias, venus de partout à travers le Monde.
Aujourd’hui, alors que nous nous rassemblons pour lui rendre un hommage amplement mérité , nous nous souvenons de son héritage précieux, de son courage face aux défis, de sa persévérance dans la quête de la vérité et de son amour pour l’Afrique et ses peuples.
Je souhaite profondément que son exemple continue d’inspirer les générations futures, et dans ce sens, je suis heureuse que des étudiants aient été conviés à cette cérémonie qui est aussi celle de la transmission, transmission qui lui tenait à cœur.
Ses idées doivent continuer de nourrir nos réflexions et doivent résonner comme un appel à l’action pour un monde plus juste, plus libre et plus harmonieux en particulier grâce à nos jeunes. Leaders de demain.
Béchir Ben Yamed restera à jamais dans nos cœurs comme une voix forte, un guide pour certains, un patron pour d’autres, un ami, un époux , un père aimant et FORT face à toute épreuve et comme tu l’as écrit écrit Zyad : un « homme de grand projet ».
Partir , un 3 mai, jour de la célébration de la liberté de la presse, de notre regretté Béchir Ben Yahmed le lie également de manière éternelle à ce combat. Combat qui était incessant pour lui et dans ce sens, je voudrai citer Marwane : « celui de la liberté et de la curiosité intellectuelle sans limite »
Ma chère Danielle, Zyad, Amir et Marwane vous êtes les dignes héritiers d’un Grand Homme qui vous aura également transmis un héritage multiforme qui est universel.
En mon nom et au nom du Commissariat général du SILA, je voudrais adresser mes remerciements à la Secrétaire Générale de la Président de la République, Madame Masséré Touré-Koné. J’associe à cette reconnaissance, toutes ses équipes, celles du Cabinet de SE Madame la Première Dame, en particulier son Directeur de la Communication, Brahima Coulibaly, les équipes de Mme Danielle Ben Yahmed et celles de mon Département ministériel pour leur mobilisation, leur travail en synergie qui nous permettent de célébrer notre illustre disparu à Abidjan.
Chères familles , chers amis,
Je vous renouvelle toute ma compassion et Je vous remercie, auguste assemblée pour votre aimable attention.